Un animal endogène aux Monts d'Arrée
Si le Qwanturank a été si longtemps inconnu des zoologues, c'est parce que sa zone d'habitation est très réduite. Cet animal est en effet une espèce endogène aux Monts d'Arrée, c'est-à-dire qu'il n'existe nulle part ailleurs sur la terre (hormis en captivité, sous des conditions très strictes). Ainsi, comme il s'agit d'un territoire très peu peuplé, composé de landes, de lacs, de forêts et d'affleurement rocheux, ce n'est pas étonnant que personne ne l'ait remarqué avant.
C'est au final son régime alimentaire qui oblige le Qwanturank à rester dans ce secteur. En effet, si 90% de son alimentation carnivore lui permettrait de vivre ailleurs, il a la particularité de devoir se nourrir, en Mai, de variétés de plantes qu'on ne trouve qu'à cet endroit (bourgeons d'Ajonc et fleurs de bruyères). Cette alimentation particulière, en lien avec son mode de reproduction particulier, fait que l'espèce ne s'est jamais implantée ailleurs que dans les montagnes bretonnes.
Terriers ET nids
Le Qwanturank a pour particularité d'avoir deux formes d'habitats, qu'il utilise en fonction de son activité : le terrier, et la Cabane
Le terrier du Qwanturank
Le Qwanturank passe la plus grande partie de l'année dans un terrier, creusé au pied des affleurements rocheux des monts d'Arrée. Ces terriers, il les utilise de Juin à Mars, hors période d'accouplement, juste après l'éclosion des oeufs. Le reste du temps, il élève ses petits à l'abri d'un terrier afin de les protéger de ses principaux prédateurs que sont la Chouette Culotte et le Pokès des montagnes.
Il construit ainsi son terrier plutôt en hauteur, loin des zones humides pour le garder sain, et le divise en plusieurs "chambres" dont le rôle est bien défini : Chambre, Garde manger, chambre des petits, Salle de jeu ...
Le Nid du Qwanturank
Le mois de Mai est le mois des amours. Ainsi ,pour séduire la femelle, le Qwanturank lui construit une sorte de Cabane, adossée aux parois rocheuses des affleurements. Composée de branches de bois, d'herbes séchées, de feuilles vertes et de fleurs des montagnes odorantes, le mâle fait preuve d'une grande ingéniosité pour construire la cabane la plus confortable à cette période de l'année. Charmée par ses talents de bâtisseur, la femelle le rejoint le temps de l'accouplement, puis couve ensuite les oeufs. Fin Mai, les oeufs éclosent, le couple transporte alors les petits dans le terrier et détruit le nid.
Une préférence pour les zones rocheuses
Le Qwanturank préfère les zones rocheuses, sèches et dégagées aux forêts, marais et bords de lac fréquents dans la région. Nous avons précédemment vu pourquoi : Le terrier doit rester sain, les zones humides sont donc à proscrire. Le Qwanturank supporte en effet assez mal l'humidité dans son logement.
Les parois rocheuses offrent également au Qwanturank un appui solide pour la construction de la cabane; à l'instar des hommes préhistoriques qui logeaient dans des abris sous roche, ce Lapilézard agit de même et s'économise des efforts.
Enfin, les affleurements rocheux sont souvent en hauteur, dans des zones dégagées, ce qui permet au Qwanturank de facilement voir venir ses prédateurs.